"About the river Loire"
Je me souviens du soleil qu'il faisait et de l'atmosphère estivale qui émanait de chaque petit bout de paysage. Je me souviens de toutes les couleurs qui surgissaient des arbres, des fleurs, de l'eau et du ciel.Toutes ces couleurs si belles et si naturelles qu'elles nous marquent à jamais. Et puis je me souviens d'elle et de moi qui vagabondions le long du chemin. Ce petit chemin qui lui-même vagabondait le long de la Loire, qui elle-même vagabondait le long d'Orléans. Nous n'étions alors que deux petites particules, deux étoiles filantes qui évoluaient au milieu de ce vacarme naturel et qui se demandaient quelle place elles allaient bien pouvoir occuper parmi tout ce raffut, mais nous savions déjà comment apprécier toutes ces notes de couleur. Oui, je me souviens surtout de la simplicité de ce moment sans prétentions ni artifices, comme si la Loire avait tout emporté avec elle pour ne laisser que l'essentiel. Que le plus beau. Ce jour là fut un peu le calme avant la tempête, le dernier virage avant une cascade, le dernier moment d'innocence accordé à un enfant avant d'entrer dans l'age adulte. Ce fut un petit cadeau du ciel fait à deux jeunes filles qui n'avaient pas encore conscience de ce qui les attendrait une fois le soleil parti. Peut-être que les réponses à nos questions nous étaient servies sur un plateau mais que nous n'avons pas su les saisir, peut-être qu'une voie entre les feuilles nous chuchottait "regarde, comme c'est simple la vie" mais que nous ne l'avons pas entendue, parce que, mine de rien, nous nous prenions encore la tête avec pas mal de futilités. Quoi qu'il en soi, ce jour ensoleillé d'août porte en lui une grande part de mystère; il sonne comme le dernier accord d'une symphonie composée dans l'espoir de faire entendre la fin d'une histoire, de laisser la place à de nouveux acteurs, de nouveaux lieux et de nouvelles morales. Il ressemble au Happy end d'un conte pour enfant qui n'a jamais été écrit, ou que la Loire a emporté dans sa sauvage précipitation.
by 'Liane